Thobias télémarker randonneur

Thobias, c'est notre testeur historique de matos en télémark et surtout en randonnée (entre 38k et 40k de D+ par an). Venant du nordique, il a une approche très souple du télémark et quelques sérieuses références : Equipe de France entre 1995 et 97, deux Pierra-Menta et un Défi Foly (18m!)

Quel âge as-tu, où as tu grandis ?
J'ai 44 ans. J'ai grandi dans les Aravis, entre le lac d'Annecy et les montagnes.
 
Avant de faire du Télémark, quels sports pratiquais-tu ?
Je viens du ski nordique. J'ai fait ma première compétition à 7 ans, puis je suis entré au ski club du Grand Bornand. J'ai suivi tout le cursus, jusqu'au comité Mont Blanc. Mais je suis plutôt un touche à tout, cyclisme, volley, tennis, course à pied etc. 

Tu as commencé sur quel matos (ski-chaussure-fixe - si tu t'en souviens ?) Et aujourd'hui tu télémarkes sur quoi ?
J'ai commencé sur des Dynastar de 2m10 et 73 mm au plus large. Des fixes Three Pin, et des chaussures tout cuir. Je me souviens que j’essayais d'aller dans la poudreuse et je ne comprenais pas comment les gars faisaient. Je me dis alors que le télémark, c'est forcément bien. Débuter sur de telles planches, et aimer ça !! Aujourd'hui je ne sais même pas si j'arriverai à faire un virage. Rien à voir avec les skis de maintenant. Cette saison, j'ai encore les K2 Wayback dans le garage, et Meidjo 2.1.  J'ai de vieux Movement qui me servent de "ski caillou" avec les Rottefella freedom. Cette saison, ce sera les TKS.
 
Comment es-tu venu au Télémark ?
Mon entraîneur de club faisait des virages télémark. J'ai trouvé ça amusant, alors j'ai voulu maîtriser le geste avec mes skis de fond. J'ai fait ma première vraie sortie avec du vrai matériel avec Vincent Vittoz (entraîneur biathlon de Martin Fourcade). Nous avions 17 ans. Puis lorsque j'étais en terminal, en EPS, nous avions eu un module ski. J'ai eu le droit de choisir le télémark. Mais il me fallait du vrai matériel. J'en ai trouvé d'occasion (les Dynastar de 2m10). J'ai participé en 1992 à ma première compétition. L'année suivante, je faisais le circuit Coupe de France. Comme nous n'étions pas nombreux, et que j'avais des qualités de fondeurs, je réussissais dans les Classiques. J'ai été pris en Équipe de France. Et j'ai pu aller en Norvège par exemple pour des Championnats du Monde. Je n'étais pas bon, mais cela m'a amusé de rencontrer tous ces télémarkeurs étrangers.

L'été, tu es trail, vtt, route, moto, kite, farniente ... ?
Je fais du sport tout le temps, et en toute saison. J'aime les sports d'endurance, voire d'ultra endurance.  UTMB, Pierra Menta, triathlon, je me suis inscrit à de grands rendez-vous pour vivre ces expériences. Pour 2019, j'aimerais participer à la MB Race. Le VTT, je n'ai pas encore tenté.
 
Comment aimes-tu le télémark ? Entre les piquets, freeride, rando ?
Les piquets ne sont pas trop mes amis. C'est trop cadré. Et je me perds dans les tracés. J'aimais les grosses classiques. J'ai pu dessiner ma course rêvée en 1999 je crois, lors des Championnats de France au Grand-Bornand. Le premier gagne en 6 mn. On partait du sommet de la station, avec un gros hors-piste, une longue remontée en skating puis un géant. A l'arrivée, tout le monde était à plat ventre, et avait des choses à raconter. Autrement, c'est rando. J'ai d'ailleurs participé à deux Pierra Menta en télémark, avec des Tree Pin et des Altiplumes. Zéro sensation. Ou le Défi Foly à La Clusaz fin avril, où tu cherches à aller le plus loin sur le lac des Confins. 50 m aux essais, 18 m le jour de la course, j'ai pris une énorme claque en rentrant dans l'eau.
 
Quel type de télémarkeur es-tu ? Grosse génuflexion, finesse, agressif ?
Tout en finesse, et légèreté, vu mon gabarit.
 
Comment considères-tu le télémark au milieu des autres sports ? Vois-tu une évolution ?
Sans me vanter, je pourrais être une encyclopédie du télémark, car j'ai connu toute son évolution. J'ai beaucoup écrit sur le sujet. J'ai aussi participé à son évolution, car j'étais salarié de l'Association Française de Télémark (AFT), pendant trois ans, dans les locaux de la FFS. Il y a 20 ans, on espérait déjà une présence aux J.O. Pour moi, il a une place, une identité. Il est respecté par les autres glisses. Il est apprécié sur les pistes. Il a cette force d'être multiple. Il n'existe pas que par la compétition. Ce ne sera jamais un sport de masse car l'aspect physique et technique est limitant. Le matériel a vécu sa révolution. Il faudrait que cela se poursuive. Mais Rottefella par exemple, n'a rien proposé depuis les premières NTN. Heureusement, d'autres marques planchent sur le sujet.

Tu travailles ?
Je suis postier, rédacteur indépendant, moniteur de ski de fond.

Où est-ce que tu skies ?
Dans les Aravis, de long en large et en travers. Mais j'aimerais aller sur d'autres montagnes. Sauf qu'en rando je suis souvent seul, et je préfère sécuriser que de ne pas rentrer. 

Quel est ton spot préféré ?
La Tournette, les jours de grosses poudreuses, tu as une descente de 1400 m, avec des variations de pente, de l'espace.  Et le point de vue au sommet sur le lac d'Annecy, la chaîne du Mont Blanc au loin etc. C'est pas mal.

Où aimerais-tu télémarker (l'ultime spot) ?
Je ne suis pas vraiment original, mais les îles Lofoten, je me dis que ça serait sympa, d'aller jusqu'à la mer, les planches aux pieds. Autrement, n'importe quelle belle montagne, montée en peau. Une belle face sécurite, où tu peux laisser aller.

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